• Retour au pré

    Un soir à Arques, dans l’Aude, au pied des Pyrénées et en plein pays Cathare, nous nous apprêtions à emmener les chevaux du centre équestre « Le cheval n’arquois », au pré pour la nuit. Jacques étant tout seul avec ses 10 chevaux et poneys, je lui proposais mon aide et celle de mes 4 gamins, chacun prenant le poney qu’il avait monté l’après-midi, j’en prenais 2, Jacques, lui, se débrouillant avec les 4 derniers. Seul bémol, la ponette blanche de Sophie, ma fille âgée de 5 ans, la ponette pouvant être un peu vive et pressée d’arriver dans son pré quand elle était tenue en main, Jacques préféra lui confier une jument de bonne taille mais d’une gentillesse à toute épreuve.

    Les uns derrières les autres, Jacques en tête avec ses 4 chevaux, et le reste de la troupe plus ou moins bien rangée (plutôt moins que plus d’ailleurs) nous traversâmes le petit village d’Arques. Les sabots des chevaux claquaient sur le bitume, le son se répercutant entre les murs des maisons. Subitement, je fus prise d’un doute et d’une vague panique, que se passerait-il si une mobylette arrivait, une voiture se mettait à klaxonner ? Je me tournais vers les enfants, chacun tenant proprement la longe de son poney, avançant sagement, et Sophie au milieu, le pouce dans la bouche, tenant le bout de la longe de sa jument !

    Tout à coup, la jument se mit à allonger sa foulée, sentant le pré sans doute, et dépassa Sophie qui, sans retirer son pouce de la bouche, s’arrêta brusquement en poussant un grognement et tira d’un coup sec sur la longe pour arrêter la jument … qui s’arrêta et attendit que Sophie reparte pour se replacer derrière ma petite fille !

    Bin oui quoi ! il y avait des moments où il ne fallait pas l’embêter ma fille surtout quand elle suçait son pouce !

    Une fois arrivés au pré, nous libérâmes les chevaux qui s’empressèrent de s’éloigner pour certains, ou de baisser la tête pour brouter pour les plus gourmands ! Après nous être assurés que l’abreuvoir était plein d’eau, nous ressortîmes du pré, Jacques referma la barrière, un dernier regard aux chevaux, dont certains avaient entrepris de se rouler dans un carré de poussière et nous reprîmes le chemin du retour. Sophie, fatiguée, vint me prendre la main, toujours le pouce dans la bouche, je crois que, même pour déboucler la longe du licol, le pouce n’a pas quitté la bouche !! Comment s'y est-elle prise ? aucune idée !

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